L’estuaire de la Loire, interface adaptable ?

Un territoire d’eau dans une perspective de changements

Dans un contexte de changements globaux, le chantier prospectif de l’addrn sur l’estuaire post carbone souhaite mettre en réflexion l’avenir du territoire à travers une démarche de recherche-action. Cette dernière est soutenue par le Pôle Métropolitain de Nantes Saint-Nazaire et réalisée en étroite collaboration avec le laboratoire LETG hébergé à l’Institut de Géographie et d’Aménagement Régional de l’Université de Nantes. Pleinement inscrit dans un projet de thèse CIFRE, une série d’entretiens préliminaires réalisés avec les partenaires de l’agence a eu lieu entre avril et juillet 2021 afin de dessiner les premières pistes et hypothèses de cette recherche. À travers le point de vue d’acteurs techniques locaux, il est ici proposé de revenir sur les points saillants qui ont fait de ces rencontres des moments enrichissants pour mener cette réflexion sur l’estuaire.

Antichambre du bassin versant de la Loire menant au Golfe de Gascogne, l’estuaire de la Loire est une entité en perpétuelle évolution, soit par nature, au gré de la dynamique hydro sédimentaire, soit sous l’influence des activités humaines, à travers notamment le développement portuaire et industriel. Cette unité estuarienne est encadrée par la présence du Grand Port Maritime, ancré à la fois localement et globalement, entre les deux pôles urbains que sont Nantes et Saint-Nazaire. L’estuaire est un territoire d’eau qui se dessine parfois difficilement dans les imaginaires, compte tenu de son étendue et des problématiques riches et complexes que l’on y observe. Composé de vastes zones de basses altitudes (70 000 ha de zones humides à l’échelle de « l’écharpe verte »), l’estuaire est, de par sa morphogénèse, un espace exposé aux inondations, submersions et à l’élévation du niveau marin. Pourtant, de nombreuses activités et infrastructures y sont installées, et le tissu urbain et industriel, bien qu’ayant peu été touché par les derniers événements en date, s’étale de manière éparse dans le lit majeur et ses ramifications. Ainsi, les conséquences du changement climatique pourraient particulièrement toucher l’estuaire de la Loire si le territoire ne se montre pas résilient.

On peut […] considérer l’adaptation comme une stratégie de planification dans un environnement incertain.

Berdoulay et Soubeyran, 2014

Alors, comment s’adapter aux perturbations qui concernent et concerneront ces espaces ? Changer oui, mais quoi ? Dans quelles mesures les plans, documents, les politiques et les projets de développement pourraient-ils être impactés par ces changements ? Sont-ils eux-mêmes adaptés ? Qu’est-ce qui pourrait améliorer la capacité d’adaptation de l’estuaire ou au contraire la freiner ? Cette publication n’a pas pour objectif de répondre frontalement à ces questions, mais plutôt de poser le contexte et synthétiser les pistes de réflexion pour la recherche qui s’amorce sur le territoire. Ces éléments se regroupent en trois parties :

  • le risque et l’incertitude en lien avec l’aléa et le changement climatique dans l’estuaire ;
  • la gouvernance dans (et de) l’estuaire ;
  • les stratégies et options d’adaptation à mobiliser.
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