un territoire modelé par l’eau
Loire-Atlantique, Morbihan (petite mer en breton), Ille-et-Vilaine, autant de territoires qui dans leur nom sont marqués par l’eau. De l’eau pour ne pas dire des eaux tant entre rivières, fleuves, océan et marais, le territoire se décline en nuances d’eaux douces et d’eaux salées. Une singularité issue de grandes formations géologiques contrastées qui ont « modelé en creux » le relief actuel et accueillent, selon la nature des roches, des éléments hydrographiques emblématiques.
un socle géologique fondateur
Le territoire ELLO est influencé par trois ensembles géologiques fondateurs : le massif armoricain à l’ouest, le bassin parisien à l’est et le bassin aquitain au sud-est. Cet espace est ainsi au cœur de « contacts géologiques » faisant cohabiter des natures de roches et de sols différentes qui façonnent le relief, la pédologie et l’hydrographie.
Ainsi le socle cristallin du massif armoricain, composé de roches dures (granites, grès, schistes) a engendré une zone de subduction, la « direction armoricaine » (nord-ouest, sud-est) très structurante sur le territoire. Cet axe granitique transparaît à travers les sillons de Bretagne et de Guérande mais aussi par le resserrement de la grande plaine alluviale amont de la Loire. Ce relief fait de vallons et talwegs accueille un réseau hydrographique dense marqué par un écoulement surfacique.
Les influences des bassins sédimentaires parisiens et aquitains se font également ressentir. Avec un substrat moins résistant (sable, calcaire et autres dérivés), ces espaces ont une plus faible altimétrie et l’eau est moins présente en surface.
Cet antagonisme est notamment très visible sur le littoral du territoire ELLO. Sur les secteurs liés au socle cristallin, la côte est façonnée en falaises et en platiers rocheux, évoquant les paysages bretons. Tandis que sur les secteurs côtiers sableux se forment, en avant des dépressions des marais, des cordons dunaires souvent boisés renvoyant quant à eux aux paysages sédimentaires de l’Atlantique vendéen.
l’hydrologie comme emblème
Le territoire ELLO s’illustre par la présence d’entités hydrographiques remarquables : les vallées et estuaires de la Loire (plus long fleuve de France) et de la Vilaine, le grand marais de Brière (deuxième marais de France après celui de la Camargue), le marais breton, les marais salants de Guérande.
Ces entités structurent localement le territoire, façonnent son identité mais l’impactent aussi au-delà de ses frontières du fait de leur reconnaissance paysagère, culturelle et environnementale.
Pour autant, dans un contexte de réchauffement climatique, l’intégrité des entités hydrographiques est menacée. La raréfaction de l’eau dans l’espace rétro-littoral, l’assèchement des zones humides ou au contraire la hausse moyenne du niveau marin constituent les principaux risques. Des mutations en cours qui doivent questionner nos capacités d’adaptation en repensant les logiques d’approvisionnement en eau, les mesures de protection face aux inondations et submersions, ainsi que les modes d’occupation du territoire.
