ELLO, une histoire d’eaux

Une partie du territoire ELLO est marquée par la Bretagne et sa maritimité. Dès la Préhistoire, les premières sociétés échangent par mer et voies d’eau. Le commerce stimule la construction navale. Couplées au tourisme balnéaire, ces activités ont façonné les villes et les paysages de part et d’autre des estuaires de la Loire et de la Vilaine.

Redon, Guérande : cités fondatrices 

Redon, première grande cité du territoire, prospère grâce à son abbaye dont le rayonnement décline au 13e siècle, avant de se relancer grâce au commerce. La ville profite de sa position stratégique sur la Vilaine navigable. Le commerce maritime permet aussi à Guérande de s’affirmer aux 14e et 15e siècles. Le sel produit est exporté en amont de la Loire et en Europe occidentale. Plus au sud, la Baie de Bourgneuf connaît aussi la réussite de sa saliculture, de ses chantiers navals, de ses voileries et ateliers de verroterie. Ces activités seront un puissant facteur d’unité politique et sociale pour le Pays de Retz.

 

les avants-ports de Nantes

Le dynamisme de Guérande et de Bourgneuf s’essouffle, respectivement aux 16e et 18e siècles. L’ensablement des sites portuaires entrave les accès maritimes. Ce phénomène qui concerne aussi l’estuaire de la Loire, redistribue les rapports de force entre les cités. Au sud de la Loire, Pornic devient un avant-port de Nantes. Sa situation à l’entrée de la baie de Bourgneuf facilite le cabotage vers Nantes, Angers, Noirmoutier et l’intérieur du Pays de Retz. Indirectement, Pornic bénéficie aussi des liaisons hauturières triangulaires entre la fin du 16e siècle et le milieu du 18e siècle. Mais c’est surtout Paimbœuf qui va s’affirmer comme l’avant-port de Nantes du 17e au 19e siècle et qui contribuera à la fortune de ses armateurs.

Saint-Nazaire l’industrieuse

Le choix de Saint-Nazaire au début du 19e siècle pour assoir l’avant-port de Nantes va précipiter le déclin de Paimbœuf. Le développement commercial et industriel va bouleverser ce petit village rural. Dans cette anse naturelle de l’estuaire, un premier bassin à flot est ouvert en 1856 puis un second en 1881 spécialement dédié à une construction navale en plein essor. Ce dynamisme urbain sans précédent rappelle alors la ruée vers l’or en Amérique du Nord et inspire René Fourcade, journaliste de la Revue des Deux Mondes qui parle de la « petite Californie bretonne » pour qualifier la croissance de Saint-Nazaire.

des bains de mer au tourisme balnéaire

À partir du 19e siècle, la façade littorale s’ouvre au tourisme qui profite à des villes historiques comme Pornic ou nouvelles comme La Baule, Pornichet. Les paysages des côtes de Jade et d’Amour sont bouleversés par ce fait touristique. De 1850 à 1930, la mode des bains de mer et l’arrivée du chemin de fer stimulent Pornic, La Baule et Pornichet qui se parent de casinos, villas, hôtels et établissements de bains. Les rencontres artistiques autour de Renoir, Flaubert ou encore Michelet contribuent à la renommée des stations de La Bernerie et des Moutiers-en-Retz. Tharon-Plage, créée ex-nihilo, devient « la perle de jade ».

L’entre-deux-guerres annonce le tourisme de masse qui se confirme dès les années 50. Les stations littorales accueillent les classes moyennes et démocratisent la résidence secondaire. Les villas et hôtels particuliers cohabitent avec les premiers immeubles qui inaugurent une urbanisation massive (lotissements balnéaires, grands immeubles, etc.). Le littoral confirme son attractivité et l’extension urbaine sature peu à peu les fronts de mer.