Retour sur la visite n°3

transition écologique, énergétique, valorisation des paysages

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La troisième visite – parcourons vos projets emblématiques !

Le mot d’introduction
Loïc Jouët – Président de l’association Énergie citoyenne en Pays de Vilaine (EPV)

La politique énergie – climat selon l’EPV


Comment agir au service de la transition énergétique pour le territoire de Redon Agglomération et pour ses habitants ?

Les moyens pour réussir à avoir un bilan carbone équilibré suivent deux axes :

  • Le premier, c’est de baisser les consommations. Ce n’est pas rien car 47 % de baisse de consommation d’énergie sur le territoire, c’est un enjeu énorme.
  • Et le second, c’est de multiplier par sept la production d’énergies renouvelables. Aujourd’hui, on produit environ 20 % de l’électricité. On a des projets qui sont déjà consolidés comme à Béganne, Avessac et puis on a des projets en cours à Saint-Ganton, un autre projet à Allaire. On avance même si on a encore beaucoup de chemin devant nous.

Il faut vraiment aller vers un mix énergétique qui va coupler l’éolien, le solaire, le bois, les réseaux de chaleur… et j’en passe. Et il faut que ça soit réparti sur le territoire. C’est vraiment essentiel. L’autre enjeu, c’est clairement l’acceptabilité des projets qui deviennent les projets des citoyens. Si ça se passe à un bout du territoire et pas de l’autre côté, ça ne va pas fonctionner.

Le dernier point, c’est la gestion du bien commun. Aujourd’hui, on commence à faire de l’autoconsommation collective. Ça va nous permettre de sécuriser les approvisionnements des entreprises puisqu’aujourd’hui, une de leur grosse préoccupation pour fonctionner est la ressource énergétique. Les collectivités locales et le collectif citoyen vont pouvoir commencer à reprendre la main sur la valeur de l’énergie sur leurs territoires. Sinon, ce seront les plus actifs qui vont investir et qui vont fixer les prix.

Tout ça va devoir imprégner également la gestion du territoire. L’acculturation des citoyens, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Donc il faut vraiment lancer plein d’actions, plein de plans de communication qui font qu’ils vont finir par se dire « Voilà, cultivons notre jardin énergétique ». Ce serait comme un compte en banque d’énergie territoriale et il faut réussir à faire en sorte que quand on fait un « chèque énergétique », une consommation, petit à petit, collectivités et citoyens assument ensemble le fait de faire ce chèque.

Quels sont les piliers du travail d’EPV ?

Il y a trois piliers :

  • Le premier c’est la production d’énergies renouvelables.
  • Le deuxième c’est de lier la sobriété à la production.
  • Et enfin, en tant qu’élus, je voudrais vraiment que vous entendiez ça, la production d’énergie peut générer des profits dès qu’on est sur des niveaux de production plus importants. Quand on le gère collectivement, on peut décider collectivement de réserver une partie des bénéfices sur des fonds qui vont permettre d’agir.

Il y a cette possibilité de trouver des moyens récurrents pour agir, pas comme une subvention, mais quelque chose de généré par la production des parcs. Et cela n’empêche pas, aujourd’hui, d’avoir les 4 à 5 % de dividendes pour les actionnaires qui l’ont fait comme c’est le cas pour le parc de Béganne. Il est possible, particulièrement sur l’éolien et un peu plus difficilement sur le solaire, même si le coût de l’énergie augmente.

implanter des énergies renouvelables : l’énergie comme bien commun

Préserver les composantes environnementales du paysage, c’est préserver le cadre de vie de Redon Agglomération. Le territoire de l’agglomération accueille différents parcs éoliens ou site d’implantations d’énergies renouvelables et de nombreux projets en cours de construction. L’association EPV, Energie Citoyenne de Vilaine, réalise une expérimentation en partenariat avec Redon Agglomération dont l’objectif est d’augmenter la production et changer nos modes de consommer.

 

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Site d’implantation des éoliennes à Tesdan – Commune d’Avessac

« Et quand on fait la conjonction de la fierté, la résilience, le fait de réussir à consommer soi-même ce qu'on produit, on augmente l'acceptabilité. On va petit à petit balayer l'idée que les éoliennes, c'est moche, parce que ça, c'est très subjectif. […] En investissant à côté de chez moi, ça sera mon outil de production et je vais consommer aussi ».

Le mot d’introduction
Loïc Jouët – Président de l’association Énergie citoyenne en Pays de Vilaine (EPV)


Selon quelles modalités le parc éolien d’Avessac a-t-il été implanté ?

Le parc qui existe actuellement sur Avessac est un parc dont l’histoire a commencé à se faire sans les citoyens avec un développeur. Finalement, la pression locale a fait que le développeur a revendu son projet localement et un modèle économique et de gouvernance a été mis en place, qui inclut la commune et un collectif de citoyens. Aujourd’hui, la gouvernance est essentiellement faite par les citoyens locaux, mais avec un actionnaire qui est une société d’économie mixte et une société locale. C’est quelque chose de nouveau mais qui ressemble aussi à ce qui est en train de se passer au nord de Redon, à Pipriac, où plusieurs communes sont en train de se regrouper. Ce qui est en train de se construire, c’est un partenariat, une coopération locale à plusieurs acteurs avec la commune d’Avessac, la commune de Fégréac, l’EPV, Redon Agglo et également le syndicat d’énergie 44.

Quelles sont les principales difficultés qui peuvent être rencontrées pour l’implantation d’éoliennes sur le territoire de Redon ?

Avec ce type d’implantation et pour implanter un parc éolien, les difficultés sont de plusieurs ordres. Il y a toutes les étapes administratives d’études d’impact qui sont à franchir.

Un des premiers problèmes reste l’acceptabilité du projet, parce qu’on veut bien des éoliennes mais pas dans son jardin. La règle est de 500 mètres par rapport aux habitations mais ça reste quelque chose qui n’est pas souhaité par tout le monde, même s’il y a eu de gros efforts de faits en termes d’acceptabilité technique. Le parc de Béganne, a fait des grosses études pour réduire le bruit. Aujourd’hui, il y a des techniques d’implantation sur les pales des éoliennes, c’est un peu du bio-mimétisme d’ailes d’oiseau qui permet d’atténuer le bruit provoqué par les pales dans leur rotation.

Il peut aussi y avoir des risques géobiologiques qui n’étaient pas du tout pris en compte il y a quelques années. C’est certainement le parc d’Avessac qui a été le premier à prendre vraiment ça en compte. Le permis de construire avait été obtenu mais le mouvement agricole s’est questionné sur l’implantation géobiologique du projet. Il y a alors eu une étude qui a révélé qu’il y avait des failles et ne recommandait pas la mise en place d’une éolienne à certains endroits. Et, fait rarissime, le permis de construire, a été modifié pour revoir l’implantation des éoliennes.

Ce qui freine aussi aujourd’hui l’implantation des éoliennes, c’est l’effet sur la faune et notamment sur les chauve-souris. Ce ne sont pas les pales qui vont cogner les chauves-souris mais des traumatismes de variation de pression. Des études assez extraordinaires enregistrent des ultrasons, qui, corrélés à la température, à la vitesse du vent, au moment de la journée, etc permettent de mesurer le risque de présence de chauves-souris et de limiter à ce moment-là la rotation des éoliennes (bridages). . Le parc d’Avessac est particulièrement pénalisé par rapport aux chauves-souris parce que les pales passent assez bas et on a donc un bridage qui est assez important.

Pour le bruit, il y a des règles très claires et très normées. Il ne doit pas dépasser un certain niveau de bruit ambiant. Une fois qu’un parc est lancé, on va faire une étude de bruit avec toutes les vitesses de vent possibles : en hiver, en été, sans feuille , avec des feuilles…, parce que les bruits ambiants ne seront pas les mêmes et on va regarder le delta à chaque vitesse de vent une fois les éoliennes remises en route . Et si ça dépasse, alors obligatoirement, il faut soit freiner pour que ça fasse moins de bruit, soit éventuellement arrêter les éoliennes pour respecter le plan bruit.

Comment observer la logique production/consommation à l’échelle du territoire de REDON Agglomération ?

Sur les 31 communes de l’agglomération, on produit à peu près 20 % de ce qu’on produit. Et on a à peu près la même chose en Bretagne.

Le lycée Marcel-Callo a développé un site internet qui nous permet d’être en connexion permanente sur ce qu’il se passe. Il y a la production de l’année précédente, de 19 250 mégawatt/heure, la production depuis le début de l’année, depuis le début du mois, la production d’hier et d’aujourd’hui… Ce sont des éléments intéressants parce que ils vont commencer à pouvoir être repris par rapport à la dynamique territoriale de la production/consommation.

Le programme ELFE, c’est « Expérimentons Localement la Flexibilité Énergétique », donc l’idée est de se dire « qu’est-ce qu’on peut mettre comme moyens pour consommer au moment où ça produit ». Le programme, porté par les techniciens d’EPV, a été financé par la région Pays de la Loire, la région Bretagne, et Redon Agglomération. On a des petits boîtiers qui nous permettent de faire en sorte que les machines tournent au moment le plus opportun avec le soleil et le vent. C’est ce qu’on appelle la flexibilité ou l’effacement. Les données peuvent donc être utilisées. L’idée c’est aussi de réussir à anticiper nos modes de vie, c’est d’essayer de transmettre petit à petit cette notion de résilience territoriale, cette notion de fierté d’habiter sur un territoire et de réussir à faire en sorte qu’on produise ce que l’on consomme, et comme ça, on augmente l’acceptabilité. Le programme ELFE va s’arrêter en 2024 et on espère partir sur un autre programme.

Quelle valeur et importance accorder à la production individuelle d’énergies renouvelables ?

Le premier point c’est qu’à ma connaissance, l’éolien individuel ne produit pas assez. Il y a des choses qui commencent à émerger, qui sont le petit éolien, c’est à dire des 50 mètres de haut, avec des implantations beaucoup plus faciles, des bruits moins importants.

Le deuxième point c’est qu’aujourd’hui, j’ai sur mon toit 3 kilos de panneaux photovoltaïques. Si ces 8 500€ de panneaux je les avais mis dans un champ éolien organisé par la mairie dans une vieille carrière, j’aurai permis deux fois plus de production qu’avec mon investissement individuel. Cela veut dire que forcément, si on agit en collectif, on va valoriser l’investissement fort. L’autoconsommation collective est une voie : en investissant à côté de chez moi, ça sera mon outil de production et je vais consommer aussi.

Site d’implantation des ombrières et de bâtiments pour les associations – Commune de Rieux

« On arrivera à couvrir la dépense par la consommation des bâtiments communaux et le surplus sera revendu à Morbihan Energie. »

L’éclairage de René Torlay – adjoint à la Délégation Travaux, Espaces Verts, Cimetière et Patrimoine de la commune de Rieux


Selon quelles modalités vont être installées les ombrières et qu’est-ce que cela représente pour la commune ?

Nous avons donné le terrain à Morbihan Énergie : ils ont un maître d’œuvre et ils vont placer les ombrières dessus. L’ombrière va faire 70 mètres de long par 10 mètres et elles vont être raccordées à l’armoire qui est près de la salle de sport. Enedis fera des raccordements après vis-à-vis des transports. Le projet est porté par la municipalité mais c’est bien Morbihan Énergie qui vient l’installer elle-même et il y a une concession pour 20 ans. Après la concession, on récupère les ombrières qui continuent à produire même 25 ou 30 ans après. Donc dans 20 ans, ce sera vraiment à la commune et elle ne paiera plus rien sauf s’il y a une perte. Au-delà, c’est vrai que ça diminue, mais au-dessus de 20 ans, on doit tomber à 70 % à peu près mais ça dépend aussi des panneaux.

On ne pouvait pas mettre les ombrières sur le parking parce qu’on n’avait pas les 70 mètres qu’on a ici. Et sur la toiture de la salle de sport, ce n’était pas possible parce que la charpente en dessous n’est pas assez solide. Pour les ombrières, on sera à 4,50 mètres pour la partie la plus basse et 5 mètres pour la partie la plus haute.

Entre le projet souhaité et la mise en œuvre, il y a eu au moins un an et demi mais ce n’est pas beaucoup finalement.

Quels sont les usages visés et souhaités ?

On fera une autoconsommation. L’usage sera fait pour la salle de sport, les deux écoles, la médiathèque et tous les bâtiments communaux. Notre souhait, c’était de faire un aménagement en dessous des ombrières pour regrouper toutes les associations mais ce n’est pas étanche à 100 %. Donc c’est un souci si on stocke du matériel dessous. Donc on verra, on mettra peut-être des bungalows en dessous.

le paysage : valorisation et biodiversité

Le paysage désigne une partie de territoire, telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations. Le paysage, composé d’un socle physique, hydrologique, historique peut aussi être défini par les différentes occupations du sol. Il est le support de projets de qualité, d’activités économiques comme l’agriculture et l’élevage, du développement touristique, ainsi que de la qualité du cadre de vie du territoire. L’eau est un élément paysager structurant et un « marqueur » du territoire de Redon Agglomération : il est à la fois support d’un cadre de vie attractif, un enjeu écologique majeur mais aussi un facteur de risque naturel.

 

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Vue sur Redon depuis le belvédère – Commune de Saint-Jean-la-Poterie

« Cette large plaine inondable est séquencée par des alignements de peupliers mais aussi avec différentes strates végétales qui sont relativement basses et qui ouvrent donc le champ. On a des éléments de repères que sont les clochers, les éoliennes, les châteaux d’eau et aussi les ponts qui traversent ces coteaux et qui permettent de traverser l’eau. »

L’éclairage de Bérénice Rigal – paysagiste
à l’addrn

Quelle lecture peut-on avoir du paysage vu du belvédère de Saint-Jean-la-Poterie ?

Ici, on a une vue assez synthétique des paysages qui sont à la confluence de tous ces cours d’eau. L’Oust et la Vilaine viennent vraiment dessiner un bec, c’est le bec de la pointe qu’on a en face de nous et qui se situe à la confluence et on voit se dessiner un large plateau inondable qui vient encercler Redon.

À Redon, ce qui est assez incroyable, c’est que ça crée des paysages assez ouverts et majestueux avec des séquences paysagères qui sont parfois fragmentées, avec des alignements de peupliers mais aussi des boisements. Redon est perchée, enserrée par des coteaux boisés. Il y a aussi des différences entre les ambiances boisées, le bâti, mais on a aussi les grandes vues et les grandes lignes avec de grands plateaux inondables. Ces coteaux boisés peuvent aussi parfois se dissimuler et venir dessiner et cadrer cette plaine inondable. C’est assez remarquable quand on voit les éoliennes qui sont derrière mais aussi au niveau de la Vilaine. En fait, on a des séquences qui viennent se dessiner progressivement.

Que dit la lecture du paysage à propos de l’organisation spatiale de Redon ?

Le point sur lequel on pourrait éventuellement mettre l’accent, c’est finalement toute la question de la plaine inondable qu’on a ici et qui vient préfigurer le paysage et qui pose question. C’est-à-dire qu’on voit bien que Redon vient progressivement s’éparpiller comme ça sur la plaine inondable. On peut aussi se poser la question d’où est la limite vis-à-vis de cette confluence avec la Vilaine et l’Oust. On voit aussi que les espaces urbanisés sont perchés sur les coteaux boisés et qu’il y a quand même aujourd’hui un petit patrimoine boisé qui reste et qui est quand même toujours là.

Vallée du Boro – Commune de Saint-Vincent-sur-Oust

« La mare est d’un côté et le boisement c’est tout le coteau qui est en face. […] L’idée c’est que les enfants puissent venir avec les écoles, les professeurs des écoles et vaquer sur les trois sites. »

Le regard et le mot de l’élu Pierrick le Boterff – maire de Saint-Vincent-sur-Oust

D’où vient l’idée de ce projet et pourquoi utiliser cet espace ?

Le site de Boro est à 1,5 km de la mairie. C’est un projet qui a une dizaine d’années. On l’avait fait avec le CABVO, un syndicat d’aménagement de la basse vallée de l’Oust, qui concerne plusieurs communes du Morbihan. Sur ces communes, six appartiennent à Redon Agglomération et comme c’est Redon qui a repris la compétence, on a continué. Les infrastructures ont été réalisées, par contre tous les panneaux d’interprétation sont en cours. Les réalisations ont été faites par les chantiers nature de Redon. C’est un point important parce que c’est notre choix. Ce sont des chantiers d’insertion.

C’est pour les écoles qu’on a fait ça surtout. C’est à dire donner aux enfants l’envie de retrouver la nature. Le site a été partagé en trois zones. Il y a le boisement, la mare et la prairie et on a créé trois petits personnages puisque l’objectif, c’était quand même d’aller chercher les enfants par le jeu. Donc pour la mare c’est la grenouille, le boisement c’est un oiseau, et pour la prairie c’est une fourmi. Donc ces trois personnages-là ont un nom. On a un premier équipement qui est simplement une passerelle pour passer le petit ruisseau qui est en bas.

L’idée de la plateforme a été de dominer la mare pour que les enfants puissent observer. Sur les aménagements qui vont venir, il y aura des panneaux un peu ludiques avec par exemple « retrouver un têtard » etc., donc pour retrouver aussi bien la faune que la flore. On a voulu la rendre accessible aussi aux fauteuils mais il reste tout l’aménagement à faire avant de venir jusqu’ici et ce n’est jamais très simple quand c’est vallonné comme ici.

Ici, on est sur un terrain communal. Il est sur toute la longueur et après c’est le département. Il y a le GR38 qui passe au-dessus. Et j’insiste, ça a été fait par les chantiers nature d’insertion. Je les valorise parce que c’est vraiment un boulot contraignant.