Retour sur la visite n°2
économie, commerce, tourisme, agriculture
La deuxième visite – parcourons vos projets emblématiques !
à retenir : paroles d’élus
A l’issue de la visite, les élus ont partagé ensemble ce qui les a interpellés lors de la découverte des différentes opérations. Entre optimisation du foncier économique, portage public et accompagnement du commerce pour un maintien en centralité ou encore un maintien de l’agriculture au sein d’un territoire rural, les pistes de réflexion pour envisager la transition du monde économique sont nombreuses.
Le mot d’introduction – Gaëlle Watel – directrice économie/tourisme/attractivité
Le développement économique de Redon Agglomération
Le développement économique à Redon Agglomération, cela consiste en quoi ? Quelles actions majeures peut-on retenir ?
« C’est quatre pôles :
1/ Un pôle dédié à l’accueil et à l’accompagnement des entreprises dans leur parcours résidentiel pour :
- Soutenir une économie à forte valeur ajoutée en travaillant avec l’ensemble des filières économiques du territoire pour les consolider, faciliter leur ancrage, leur parcours. On travaille beaucoup avec l’agence d’attractivité de Redon Agglomération sur les enjeux fonciers, d’innovation et de transition (notamment énergétique)
- Conforter l’industrie, on est [Redon Agglomération, Bretagne porte de Loire Communauté et Vallons de Haute-Bretagne Communauté] labellisé territoire d’industrie pour accompagner et consolider la filière industrielle du territoire (aide à l’implantation, consolidation des activités, accompagnement dans la recherche de foncier et d’immobilier, enjeux de formation et de recrutement, fidélisation de la main d’œuvre et des personnels dans les entreprises…)
- La structuration de l’offre de formation, très tournée autour des métiers industriels, avec notamment le Campus Esprit
2/ Un pôle agriculture alimentation avec un projet agricole alimentaire. On est un territoire particulièrement rural et agricole. Le projet agricole et alimentaire repose sur trois volets :
- Préserver l’identité agricole du territoire, accompagner et soutenir les enjeux d’installation, de transmission, préserver le foncier (ce qui reste en agriculture et en naturel par rapport à l’urbanisation)
- Favoriser l’alimentation locale et de qualité en lien avec nos producteurs. On travaille avec la restauration collective, avec les familles, avec les enfants, avec les centres de loisirs pour essayer de faciliter ce lien de proximité et d’offrir aussi du débouché économique pour les producteurs viables et durables.
- Accompagner les transitions grâce à l’agriculture (l’eau, la biodiversité, les ressources naturelles). On est accompagné par les syndicats de bassins.
3/ Un pôle autour des missions emploi, formation, insertion autour :
– de l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation :
- Maintenir les étudiants dans un emploi sur le territoire pour éviter qu’ils ne repartent et permettre des recrutements qui répondent aux besoins des entreprises. On soutient l’offre de formation industrielle en train de se déployer. On commence aussi à avoir des formations en santé.
- Développer l’accueil en hébergement pour les étudiants. L’offre n’est pas assez étoffée aujourd’hui. On travaille sur la réhabilitation de la la friche STEF pour créer des logements étudiants. C’est un travail de temps long car il faut trouver des investisseurs, des promoteurs…
– une maison de l’emploi à Guémené-Penfao, qui fait aussi Maison France Services
– deux chantiers d’insertion que l’on porte en régie: celui tourné autour de la céramique à Saint-Jean-la-Poterie, qui a vocation à travailler sur la poterie et celui dédié au patrimoine et à l’environnement qui permettent de réintégrer un certain nombre de personnes chaque année dans le retour à l’emploi
4/ Un pôle autour de l’économie résidentielle et touristique
- La politique locale du commerce avec une répartition entre ce qui relève des missions de l’agglomération et ce qui relève des missions des communes L’enjeu, c’est de faciliter l’implantation des commerces dans les centralités, de redonner vie à la centralité et de rechercher l’équilibre entre les implantations en zones d’activités économiques et commerciales (surfaces commerciales les plus importantes en recherche de pérennité) et en centralités.
- Une vocation résidentielle et touristique puisqu’on porte aujourd’hui une stratégie de développement touristique en lien étroit avec l’office de tourisme, au sujet du tourisme d’itinérance fluvial, cyclable, pédestre et du tourisme vert et durable qui s’appuie sur nos atouts. Nous portons également un contrat de canal et travaillons à trouver l’équilibre entre préservation des ressources et fréquentation touristique sur le site exceptionnel de l’île aux Pies.
Quels grands défis en matière de transitions et d’innovation peut-on retenir pour le monde économique du territoire ?
« On porte aujourd’hui un programme qui s’appelle « le territoire économe en ressources » qui a vocation à accompagner le monde économique et les parcours d’entreprise vers l’économie circulaire et remettre des pratiques de circularité, d’optimisation, de mutualisation dans les ressources.
Un des cœurs de la direction économique est de mettre à disposition du foncier et éventuellement du patrimoine immobilier. Je trouve qu’une des particularités de l’agglomération est d’être dotée d’un patrimoine immobilier économique que l’on loue à des porteurs de projets, par exemple des ateliers relais qui auront un effet rebond pour permettre une réimplantation plus tard ailleurs. »
Et quels sont les sujets à intégrer au SCoT ?
« On a travaillé sur un schéma d’accueil des entreprises, qu’on est en train de réactualiser pour intégrer la zéro artificialisation nette puisqu’on commence à avoir des enjeux d’économie du foncier. On cherche à définir comment on optimise sur l’existant : en incitant les entreprises à se développer sur site, en essayant de mutualiser des parkings, des salles. Il y a plein de possibilités. Aujourd’hui, on arrive à créer des bâtiments de stockage en vertical, ce que l’on pensait impensable jusqu’à maintenant. La politique locale du commerce est aussi un sujet dans la recherche d’équilibre entre centralités et zones d’activités. Le tourisme est aussi un sujet en terme spatialisation, parce-que consacré à des voies d’itinérance, l’aménagement d’hébergements… Ce sont des sujets qu’il faut intégrer notamment en identifiant les secteurs à enjeux. »
vers la mutation des zones économiques
Le défi du zéro artificialisation nette opère une transformation des territoires en matière de développement urbain. Si des modes de faire du renouvellement urbain à vocation d’habitat ont déjà été éprouvés, le renouvellement des zones d’activités sur elles-mêmes est moins évident. Des initiatives se développent mais appellent à un fort accompagnement des collectivités à destination du monde économique.
Zone d’activités de la Lande de Saint-Jean (Sainte-Marie)
#optimisation
#maîtrise foncière
#baux
#mutualisation
#place des activités
« On se retrouve avec des bandes, où vous êtes typiquement, sur le carré avec l'entreprise en plein milieu. Notre démarche, ça va être d'aller voir les propriétaires et de voir comment ils peuvent rentabiliser ce foncier-là, d'aller voir toutes les demandes d'implantation ou d'extension auxquelles on ne sait pas répondre. On aura aussi besoin d'avoir un dialogue avec les communes. »
Gaëlle Watel – directrice Economie/Tourisme/Attractivité
« on a de plus en plus de chefs d’entreprises qui s’implantent sur un petit morceau et qui n’ont plus envie d’être tous seuls. On peut mutualiser des services, il y a plein de pistes. Dans notre rôle d'animation économique, on les met en lien les uns avec les autres, on gère la question du foncier »
« On va commencer à mettre des ratios d’occupation du sol. C’est un exemple de règles que le schéma d’accueil des entreprises est en train de poser »Gaëlle Watel – directrice Economie/Tourisme/Attractivité
« Ce n'est pas une zone d'activités destinée au tertiaire, parce que le tertiaire, on peut l'implanter en proximité de zone urbaine ou même dans l'urbain, parce que les salariés qui vont travailler tous les jours, si en descendant de leur bureau ils peuvent faire marcher les commerces, c'est bien »
Gaëlle Watel – directrice Economie/Tourisme/Attractivité
préserver le commerce
en centralité
La création des zones d’activités commerciales en périphérie et le développement de la vente en ligne ont mis à mal les linéaires commerciaux en centralité. Les leviers d’action pour le maintien du commerce sont limités et impliquent un fort portage public.
#linéaire commercial
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#portage public
#fond friche
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« C'est l'ancien bar PMU. Il est sur le meilleur emplacement commercial de la commune. On avait un ancien PMU qui a connu ses heures de gloire, qui n'a jamais été rénové par les propriétaires depuis des décennies, qui est en ruine. Ça ne se vendait pas, on l'a racheté et on a eu le fond friche dessus. On espère avoir une activité de restauration » « Avant que la période de travaux ne démarre, on a eu l'opportunité de croiser le chemin de deux jeunes qui cherchaient à installer un magasin de vélos. Donc, on leur a proposé, en attendant qu'ils trouvent une surface adaptée »
Isabelle Barathon – maire de Guémené-Penfao
« Compte tenu de son positionnement, ce serait dommage que ce projet ne devienne pas un lieu de convivialité. Parce qu'après, ce sera perdu définitivement. »
Françoise Boussekey – maire de Sainte-Marie
« Depuis ce mandat, on fait un peu de Monopoly, on achète, on vend. Le boulanger n'avait aucun endroit pour s'agrandir donc on a décidé de lui vendre un bien et il reste.»
Isabelle Barathon – maire de Guémené-Penfao
« Le commerce, ça tient tellement au commerçant. On a du vêtement femme, une toute petite boutique, elle n'a pas de stock, que des collections qui tournent, elle met ça sur Facebook, elle fait un malheur. »
Isabelle Barathon – maire de Guémené-Penfao
Le mot de l’élue – Françoise Boussekey – vice-présidente déléguée à l’économie
Quel champ d’action pour Redon Agglomération en termes de commerce ?
« Ce qu’apporte Redon agglomération, c’est un peu d’ingénierie, une réflexion, une vision extérieure. Quand on est dans nos communes depuis 30 ans, on ne s’étonne plus de ce qui existe. « Pourquoi vous voulez l’installer là ? Parce qu’il a été éloigné de l’autre. Et pourquoi pas là plutôt ? Et toutes ces démarches ? » C’est beaucoup de liens avec les communes qui ont soit un projet, soit qui ont perdu leur boulangerie, qui aimeraient avoir une petite épicerie. On a commencé à travailler aussi sur les épiceries associatives parce que parfois on ne peut pas gagner sa vie avec un tout petit commerce de dépannage. Ça peut être un restaurant, un tiers lieu et un petit coin épicerie qui va permettre de dépanner et surtout de se retrouver quand il n’y a plus aucun commerce.
Avec qui l’agglomération agit-elle ?
« On peut faire intervenir la Chambre de commerce et d’industrie pour aiguiller un peu les projets. Nous travaillons aussi en lien avec les régions Bretagne et Pays de la Loire notamment sur le dispositif Pass commerce et artisanat, une subvention de soutien à l’installation du commerce qui peut atteindre 7 500 € selon le montant des investissements. On travaille aussi avec la chambre de commerce et d’industrie et la chambre des métiers et de l’artisanat, ils accompagnent les commerçants sur le budget, vérifient la viabilité économique du projet… On met également les commerçants en relation avec l’association Initiative Pays de Vilaine, qui accompagne les porteurs de projet et qui vont justement affiner le côté budgétaire et la viabilité du projet.
Que peut-on faire en tant que commune ?
On tente de concentrer l’offre commerciale à s’assurer de leur visibilité, de la cohérence entre les commerces, de rapprocher éventuellement des lieux où il y a beaucoup de circulation de clients potentiels (près de la mairie, de l’école, la médiathèque, la Poste ou une maison de santé…). On doit aussi penser aux aménagements autour de nos commerces. C’est à dire qu’il faut du parking et aussi de l’embellissement, que ce soit agréable et attractif. Donc, il y a des soutiens spécifiques au dernier commerce. Il y a notamment des dispositifs État, mais aussi région, voire département sur le renforcement de l’attractivité du bourg.
À quoi un commerce doit-il faire attention en termes d’aménagement urbain ?
Les projets d’activités commerciales de plus de 1 000m² de surface de vente sont examinés en Commission Départementale d’Autorisation du Commerce (CDAC). Il est demandé une qualité du bâti qui soit économe en énergie, le confort pour les usagers et les salariés, de limiter l’imperméabilisation (places de parking plutôt perméables, avec des espaces de pelouse, des espaces verts…), le traitement des eaux pluviales, les mobilités (le nombre de places de stationnement, de stationnement vélo, cheminements sécurisés, transports en commun…).
prendre appui sur la dynamique touristique
Fort de ses qualités naturelles singulières, le territoire de Redon Agglomération bénéficie d’une dynamique touristique source de coopérations entre les territoires et qui bénéficie aux centralités.
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« On est quand même un territoire de sports de plein air. Et donc, il faut qu'on puisse accueillir tout ce monde-là qui puisse manger, boire, dormir. On a besoin d'apporter du service à tout le tourisme en itinérant qui est quand même le point fort de notre agglomération » On a deux circuits de cyclotourisme exceptionnels et on a un projet commun d’une voie verte avec le département de Loire-Atlantique pour rejoindre le canal en partant de Plessé et qui repartira vers la Vilaine en passant par Massérac »
Isabelle Barathon – Maire de Guémené-Penfao
« On a dit à la paroisse qu'on voulait réintégrer les lieux. Ils ont racheté l'hôtel restaurant qui était en vente. Donc nous, on s'est dit on va faire un restaurant mais aussi un hôtel parce qu'on a grand besoin sur la commune. On va aussi y déménager le magasin de vélo. C’est un secteur stratégique car c’est la porte de notre commune. On ne pourra s’occuper du projet qu’au prochain mandat mais on l’a défini dans notre plan guide »
Isabelle Barathon – maire de Guémené-Penfao
accompagner l’agriculture
Le territoire de Redon Agglomération s’illustre par son caractère rural et son activité agricole. Pour faire perdurer cette identité et ces activités, l’accompagnement des agriculteurs et des exploitations, la valorisation de leurs productions et une transition des modèles sont nécessaires.
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Le mot de l’élu – Rémi Beslé, adjoint au comité agriculture, alimentation, environnement et biodiversité – commune de Plessé
« Notre ambition c’était vraiment d’aider les agriculteurs de Plessé, valoriser leur métier, de préserver les ressources du territoire (haie bocagère, mares, ruisseaux, biodiversité, races menacées… ». On organise une journée du patrimoine agricole pour faire comprendre que l’agriculture c’est un patrimoine sur nos territoires ».
« On a 130 agriculteurs sur la commune, ce n’est pas rien. 48 des 133 exploitants ont plus de 55 ans. Il faut absolument préserver et transmettre les fermes ». La plus grosse difficulté souvent c’est le foncier. Si on a transféré de l’agricole vers du constructible et on est redevable à l’agriculteur. C’est important pour les communes de faire des réserves foncières.
« Notre idée c’est aussi que l’agriculture que l’on reçoit il faut qu’elle soit économiquement viable, plurielle et durable, on n’a pas envie que les gens s’installent pour deux ou trois ans. On contacte et on accueille les porteurs de projet, on leur dit « vous êtes ici pour travailler, amener de l’alimentation, vivre avec les gens qui vous entourent. Les agriculteurs se sont aussi mis en réseau pour accueillir les nouveaux porteurs de projet. »
« Sur 6 400 ha agricoles à peu près, près de 3 000 sont en bio. On a tout mis en place pour que ceux qui souhaitaient travailler en circuits courts puissent vendre leurs produits sur place. On a mis en place une cantine en régie directe ».